Période de la Révolution : Le serpent.

Toutefois les travaux ne sont pas clos pour autant : Une quittance du 13 mars 1792 nous apprend que l’Abbé Bossé curé de St Calais reconnait avoir reçu de Monsieur Sorin fabricier la somme de 600 Livres qu’il avait avancées aux facteurs d’orgue suivant le marché fait entre eux et les commissaires nommés par la paroisse pour les réparations de l’orgue.

Ainsi donc en ce début de 1792, le nouvel orgue est en place et c’est encore celui-ci que nous pouvons admirer et entendre actuellement dans l’église de St Calais ; précisons quand même qu’une partie de l’ancien orgue fut « incorporée » au nouvel instrument pour n’en faire désormais plus qu’un seul.

C’est à partir de cette époque qu’apparaît le « serpent » qui par sa forme imite le reptile d’où il tire son nom ; le serpent est un instrument à vent de la famille des cuivres pouvant être considéré comme la basse du cornet à bouquin et l’ancêtre du tuba ; il est en bois et cuir mais avec une embouchure ce qui le fait entrer sans équivoque dans la famille des cuivres.

Percé de six trous il peut jouer tous les tons chromatiques dans un registre proche de la voix de baryton. Conçu pour accompagner les chœurs dont il renforçait les basses au cours des offices religieux il remplaçait l’orgue là où il n’y en avait pas ou dans le cas d’absence de l’organiste .Utilisé essentiellement pour la musique religieuse, il restera un des instruments principaux d’église jusqu’au XIX°siècle.

Un exemplaire de ce « serpent » est conservé au Musée de Saint-Calais.

Le joueur de serpent  est appelé lui-même serpent ainsi qu’il est noté sur les quittances de paiement.

Le premier « serpent » de Saint Calais fut joué à l’église par Goupil qui perçut pour ce faire 4 versements de 22 livres10 sols soit annuellement 90 livres (ce qui est peu au regard des 300 livres de l’organiste ! mais la charge n’était sans aucun doute pas aussi lourde)

La première quittance est datée du 22 janvier 1792 ce qui signifie que « le serpent » a vraisemblablement débuté à être entendu à l’église à la Toussaint de 1791( ?).